Au pays des séismes...

 Record battu pour le Japon. D'une magnitude de 8,9 sur l'échelle de Richter, le séisme que le pays du Soleil Levant a connu ce matin est exceptionnellement dévastateur. N'en surviendraient d'aussi puissants qu'une fois tous les 20 ans dans le monde. Les dégâts directs engendrés par ce séisme sont dramatiques : à 12h30, on fait mention de 300 morts et des centaines de disparus, et ces chiffres ne cessent d'augmenter. Pourtant, le Japon subit des séismes très fréquemment. Pourquoi ? Et de quelle façon se défendent-ils ?




Avant tout, quelle situation géologique ?


Un résumé des mouvements des plaques tectoniques sur la surface du globe. Si vous avez du mal à vous situer, le Japon c'est vers la gauche, là où y'a plein de flèches dans tous les sens. Image tirée de Geowiki.

Bref rappel : la surface du monde est morcelée et en constant mouvement sur un lit de roches en fusion, un peu comme si on portait une piscine à ébullition après en avoir recouvert la surface avec des galettes de pâte à modeler flottante... À ceci près que lorsque deux plaques entrent en contact, elles ne rebondissent pas en faisant 'poc'. Elles font des montagnes, des fosses abyssales, des séismes, des tsunami... Sans vouloir dire de bêtise, imaginez que vos plaques de pâte à modeler fassent quelque chose comme 10²⁰ kg, soit cent mille milliards de tonnes. Leur vitesse a beau sembler ridicule à échelle humaine (on la compte en cm/an), quand deux de ces plaques entrent en contact, elles ne s'arrêtent pas facilement... Elles ne s'arrêtent pas du tout, en fait.

Le Japon est un archipel résultant d'orogénèses, c'est-à-dire de montagnes émergées par l'activité tectonique. Il est situé sur une zone du globe où trois plaques convergent. Deux d'entre elles passent sous la troisième en la faisant remonter, c'est ce qui a permis d'émerger les terres japonaises. Cela leur a valu de nombreux records en matière de volcans et de tremblements de terre.



Il faut savoir que les mouvements des plaques sont bien plus complexes que ce que les schémas nous en disent. Par exemple, ici, la plaque Pacifique ne fait pas que plonger sous la plaque Eurasie, elle se déplace en même temps vers le nord. Les forces qui en résultent sont colossales, et c'est ce type de déplacement qui a engendré le séisme de ce matin.


Séismes : épicentres et propagation des ondes.

Lorsque deux plaques se frottent l'une contre l'autre, ce n'est pas amoureusement. Il y a des moments où les mouvements sont bloqués par les roches en profondeur. Se produit alors une accumulation d'énergie jusqu'à ce que les roches qui font obstacle se rompent. Plus les forces auxquelles résistent les roches sont grandes, plus la rupture est violente. L'endroit précis où il y a cette rupture est appelé hypocentre. L'épicentre est la projection de celui-ci à la surface, ou sa localisation sur une carte classique. Ce matin, l'épicentre se situait à 250km à l'est de la côte est du Japon.


Source de l'image : libération.fr

De telles violences dans les entrailles de la croûte terrestre créent des ondes de choc. Ce sont ces ondes qui sont ressenties à la surface et qu'on appelle les séismes. Il y a trois types d'ondes :
- Les ondes de compression sont les premières ressenties, le sous-sol se comporte comme un accordéon. Ce sont les principales causes de tsunami.
- Les ondes de cisaillement viennent en deuxième, la terre est déformée latéralement et entraîne les secousses relativement peu dangereuses mais très impressionnantes : ce sont celles qui causent la chute d'objets en hauteur notamment.
- Les ondes de surface sont semblables aux vagues à la surface de l'eau. Ce sont les dernières arrivées et les plus dévastatrices, puisque les mouvements que subissent les bâtiments sont complexes et désordonnés.
Pour visualiser, une animation très bien faite est disponible sur ce site. Ce n'est qu'une démonstration puisque l'animation complète coûte 4€, vous n'avez donc que 30 secondes d'utilisation... C'est largement suffisant, et il suffit de rafraîchir la page pour remettre le compteur à zéro.


Subir l'inévitable, oui mais modérément.

Si un séisme dévastateur est rare, il en est autrement pour les plus faibles tremblements de terre. On peut comprendre que les Japonais soient lassés de se planquer sous les tables et de devoir ranger le bordel après coup. Nos lointains amis, dont l'ingénierie n'est plus à prouver, ont bien entendu plus d'une idée pour pallier ce fardeau. A commencer par la plus spectaculaire : les amortisseurs. Si, si !


Photographie de David Michaud, tirée de son blog.

Eh oui, je parle bien d'amortisseurs de buildings ! Ce sont des coussins sur lesquels reposent les piliers du bâtiment, absorbant une très grande partie des ondes sismiques et donnant aux gratte-ciels un déhanché très sexy.
Je ne m'étalerai pas sur ce sujet puisque ça dépasse mes connaissances, je tenais simplement à mentionner la technologie nippone au sommet de son art.


Cet article un peu moins stupide que mes précédents visait à mieux comprendre la situation actuelle du Japon, et à mesurer la gravité de l'évènement de ce matin. Je souhaite que le nombre de victimes cesse de croître, et que ce pays se remette vite du traumatisme.

Aucun commentaire:

blogger